La traite des êtres humains au Laos

Le Laos est un pays enclavé de l’Asie du Sud-Est. Il est classé comme l’un des pays les moins développés au monde et comme le plus pauvre de sa région géographique. La majorité de sa population (environ six millions d’habitants) se situe dans les régions rurales. En ce qui concerne l’âge moyen de la population laotienne, il s’agit du plus jeune d’Asie.

Le Laos est la source, et dans une moindre mesure, un pays de transit et de destination pour la traite des êtres humains. La traite des êtres humains est difficile à évaluer s’agissant d’une activité criminelle et il existe peu de statistiques permettant de réaliser son ampleur au Laos. Des enquêtes internationales estiment qu’il y a entre 200 000 et 450 000 personnes victimes de la traite chaque année à l’intérieur de la sous-région du Grand Mékong.

La traite des êtres humains est étroitement liée à la hausse de l’émigration autorisée ou clandestine des travailleurs. Le manque d’opportunités économiques, la précarité des revenus et la pauvreté des populations locales sont des facteurs d’impulsion importants qui obligent les jeunes à s’éloigner de leur famille et des autres structures de soutien pour trouver un emploi. La grande majorité des migrants laotiens se rend en Thaïlande pour sa proximité avec le Laos, ses similarités culturelles et linguistiques ainsi que ses meilleures conditions économiques.

La plupart des cas de traite des êtres humains commence par un acte volontaire, avant que les victimes ne soient piégées, trompées ou encore exploitées de force une fois la frontière franchie. La traite des êtres humains est maintenue et renforcée par des intermédiaires locaux du Laos qui collaborent avec les trafiquants afin de faciliter l’entrée clandestine dans le pays. De même, les individus qui proposent des services de transport près de la frontière thaïlandaise jouent un rôle clé dans le trafic transfrontalier. Environ 90 % du trafic laotien a lieu en Thaïlande, où la majorité des victimes sont des jeunes filles qui ont entre 12 et 18 ans.

Les jeunes femmes et les jeunes filles laotiennes sont particulièrement exposées à cette dangereuse émigration. L’obligation de subvenir aux besoins de leur famille les oblige à abandonner l’école très tôt. Le besoin désespéré d’obtenir un revenu et le manque d’informations sur les problèmes liés au trafic et à l’émigration rend les victimes particulièrement vulnérables aux fausses promesses des trafiquants. En acceptant les propositions de revenus élevés, les victimes peuvent subvenir aux besoins de toute la famille. De nombreuses jeunes filles se retrouvent exploitées par le commerce sexuel en Thaïlande et sont victimes du travail forcé. En Birmanie et en Chine, la traite des êtres humains contribue également au trafic d’épouses.